La Scène nationale a réservé un très beau moment à ses fidèles, mardi et mercredi soirs, en programmant le Lac des Cygnes.
Un rendez-vous avec l’un des plus grands chefs-d’œuvre de la danse classique que beaucoup de Narbonnais n’auraient raté pour rien au monde.
Et c’est une salle rouge comble qui a acclamé avec ferveur les 56 danseurs russes du ballet de l’Opéra national Tchaïkovski de Perm, dans l’Oural, à l’issue de chaque représentation. Avec pour écrin des décors grandioses et des costumes somptueux, les danseurs ont donné une juste vision de leur talent, académique sans être poussiéreux. L’intrigue, riche en émotions, a trouvé corps dans la justesse des gestes. Et la poésie de l’histoire a atteint le comble de la grâce dans les mouvements des cygnes.
Superbes plateaux que ces vingt-quatre ballerines, aériennes et délicates, véritables métaphores vivantes, entourant Odette, princesse maudite, condamnée à n’être femme que la nuit tombée. Le rôle, en or pour toute danseuse étoile, a une fois de plus été interprété avec inspiration.
Les difficultés techniques ont également été surmontées. L’œuvre de Tchaïkovski, sur bande enregistrée, a résonné sans gros bémol dans la salle rouge, si ce n’est un soupçon trop en sourdine sur certains passages. La dimension de la scène, moins grande que certains opéras, ne laissait pas de place à l’erreur. Et c’est avec brio que danseuses et danseurs ont enchaîné les mouvements, parfois avec une synchronisation et une justesse sidérantes.
Peu connu en France, le ballet de Perm est actuellement en tournée dans l’Hexagone pour la première fois de son existence. Il méritait d’être découvert.